En France, l’autisme touche près de 700 000 personnes, dont 100 000 enfants, adolescents et jeunes adultes de moins de vingt ans. Un handicap challengeant mais pas insurmontable ! TVB a rencontré Valérie Chaput, psychologue superviseur d’Autistes sans frontières 92.
“ Une multiplicité de gènes potentiellement altérés sont à l’origine de ce handicap ”, explique Valérie Chaput, psychologue du développement, spécialisée dans les troubles du spectre autistique. “ On en compte 450 environ. Ils modifient les connexions synaptiques, soit très connectées localement, soit peu efficaces lorsqu’il s’agit de connexions longue-distance ”. Des liaisons affectées qui changent la perception de l’environnement : “ Une personne atteinte d’autisme éprouvera des difficultés à appréhender une situation dans son ensemble et s’attardera davantage sur les détails. Lorsque vous vous concentrerez sur le visage ou les yeux pour capter les émotions de votre interlocuteur, lui fixera la bouche ou une autre partie du visage, fuyant tout contact visuel. ”
Mais halte-là ! Si le fonctionnement cérébral bouleverse certaines capacités cognitives comme la perception et les émotions, cela ne veut pas dire que les autistes ne ressentent rien.
Les intérêts spécifiques, un refuge émotionnel
“ L’organisation du cerveau génère un intérêt pour l’accumulation de données, de faits prévisibles ”. Les dates, les chiffres sont des références plus tangibles et rationnelles que les rapports humains. Ce qui prime et rassure ? Les mécanismes : “ les zones du cerveau en charge du comportement répétitif peuvent être particulièrement actives chez les personnes atteintes d’autisme. Des comportements répétitifs qui s’accentuent en cas de stress ou de changement imprévu. ”
Si une passion accrue pour la météo, les dinosaures ou le Titanic ( les domaines sont très variés ! ) peut marginaliser, elle est aussi un facteur potentiel d’intégration. “ Dans certains cas, les intérêts restreints peuvent êtres des pistes d’insertion professionnelle. La (très) bonne mémoire, la précision et la franchise sont des qualités qui caractérisent les autistes, très utiles au travail. Mais évoluer dans cet environnement régi par des règles implicites exige des efforts d’adaptation supplémentaires qui fatigueront plus rapidement les personnes autistes. ”
Donner pour recevoir
Regard fuyant, introversion, conversation unilatérale… on tombe souvent dans le piège du trouble comportemental qu’est l’autisme en s’imaginant que les principaux concernés sont incapables de comprendre le monde qui les entoure. “ Les premiers à faire le constat de l’autisme sont souvent les enfants, dès l’entrée à l’école ”, précise Valérie Chaput. Ce qui met la puce à l’oreille ? Une communication défaillante : “ un autiste ne s’excentre pas […], il ne comprendra pas spontanément ce qui nous semble évident. Par exemple, ne pas dire tout ce qu’on pense ne sera pas facile à assimiler ”. Idem pour les gestes du quotidien : se présenter, se faire des amis, répondre au téléphone, etc., ces aptitudes naturellement acquises représentent un véritable challenge pour les autistes. Comment les aider ? “Il n’y a pas de recette type car chaque cas est particulier ”, rappelle la psychologue. “ Mais se renseigner auprès de l’entourage, faire un planning pour rassurer la personne est un bon début. Il faut chercher à comprendre son fonctionnement intellectuel. «
Si la recette miracle n’existe pas, certaines initiatives permettent aux personnes autistes de mieux vivre leur handicap au quotidien. L’orthophoniste Priscilla Werba a crée la plateforme vidéo “ Deux minutes pour vivre l’autisme” afin d’aider les parents à communiquer avec leurs enfants.
Myriam Attaf
La solution proposée : Voir la différence comme un nouveau potentiel et non un handicap.
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