Fabriquer des baskets en utilisant des déchets flottants dans la mer Méditerranée, telle est la mission de Paul Guedj et d’Alexis Troccaz, les fondateurs de la marque Corail. TVB a échangé avec ce dernier.
Le style de la basket Corail est épuré, lumineux, parfois coloré, mais surtout recyclé. Les semelles intérieures et extérieures, le tissu de la doublure, le cuir des renforts, sans oublier les lacets sont intégralement fabriqués à partir de bouteilles en plastique recyclées. «Les pêcheurs marseillais que l’on a embauchés accrochent à leur chalut une structure leur permettant de recueillir des déchets plastiques, sans les poissons », précise Alexis Troccaz, co-fondateur de la marque.
Après la récolte à Marseille s’ensuit la phase de transformation du plastique en tissu. « Nous faisons le tri, nous lavons le plastique puis il faut le broyer. Les petits fragments de plastiques deviennent du fil de polyester que nous tissons », décrit Alexis Troccaz.
Le projet est né à l’été 2018, alors que les deux amis étaient en vacances à Marseille. En contemplant la mer de déchets, ils ont eu un choc. « Ce jour-la on a eu le déclic. Cela faisait un moment qu’on y réfléchissait, alors on s’est décidés à quitter nos emplois et mener une action qui soit impactante et concrète », raconte le co-fondateur de Corail.
Nettoyer et sensibiliser
L’été suivant, ils recrutent des pêcheurs pour participer à l’opération « nique pas ta mer » et ramassent le plastique lors de leurs sorties en mer. Ils réalisent ensuite un premier prototype de basket en août 2019, suivi d’une campagne réussie de financement participatif sur le site Ulule. L’objectif du mouvement est double, comme l’explique Alexis Troccaz : « Il s’agit de nettoyer mais aussi de sensibiliser afin qu’il y ait moins de plastique en mer dans le futur ».
Les chaussures portent les couleurs du corail, un élément essentiel à la vie marine. D’après le site du WWF, un quart des poissons du monde entier grandissent au sein ou aux alentours des récifs coralliens. Ce choix de nom de marque rend donc hommage à ce qu’Alexis Troccaz définit comme « l’une des merveilles du monde ». Une merveille menacée par le plastique, qui représente aujourd’hui 95% des déchets sur les plages et sur les fonds marins de la mer Méditerranée, d’après un rapport WWF de 2018 sur le plastique en Europe.
« Il existe un seul modèle pour le moment avec plusieurs coloris disponibles mais nous souhaitons créer d’autres gammes dans le courant de l’année prochaine », indique Alexis Troccaz.
Lorsque les baskets Corail sont usées, il est possible de les renvoyer à l’entreprise. Celles-ci seront à leur tour désossées puis transformées en matériaux variés, qui serviront à construire par exemples des briques, des torchons ou de nouvelles baskets.
Une paire de basket Corail coûte 99 euros sur la plateforme Ulule. Son prix augmentera à partir de mars 2020.
Marion Joubert
La solution proposée : Recycler les déchets plastiques de la mer Méditerranée afin de fabriquer des chaussures.
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Super idee bravo…quel est le tarif…et comment lez commander.
Merci