L ’association La Bulle, en partenariat avec le Secours Populaire et la Croix-Rouge, a développé Cocouv’, une couverture de survie particulière. L’objectif de cette innovation sociale est de veiller sur la santé des personnes en situation de logement précaire. Cocouv’ est une couverture-poncho connectée conçue pour que les bénéficiaires puissent être suivis médicalement par les associations.
Le vêtement connecté fonctionne grâce à des senseurs-capteurs, situés au niveau des poignets et du cou, qui mesurent la température du corps et le rythme cardiaque. « Les manches sont resserrées comme celles d’un anorak, il faut que les capteurs soient en contact avec la peau », précise Emmanuelle Fèvre, la porteuse du projet.
Une idée née en hackaton
Le projet est né lors d’un hackathon (événement court où des personnes travaillent bénévolement ensemble pour créer des innovations, souvent numériques) à Nice, il y a deux ans. Les étudiants de l’EDHEC, d’EPITECH et de l’ISFI qui participaient devaient trouver une solution numérique pour la santé. Ils ont développé l’idée durant trois jours et ont remporté le concours. Si l’épreuve a pris fin, l’initiative Cocouv’ venait, elle, de démarrer. L’association La Bulle qui travaille sur l’inclusion numérique, le Secours Populaire, la CroixRouge et la municipalité de Nice, ont travaillé afin de concrétiser l’idée. « C’était en novembre 2017. Aujourd’hui le prototype est finalisé et nous en sommes presque à la phase de test. Nous souhaitons, avant Noël, commencer à en concevoir une dizaine afin d’avoir des retours », explique Emmanuelle Fèvre.
Rassurer les personnes en situation de précarité
Lorsque les capteurs détectent une anomalie et que leurs données coïncident, les maraudes sont prévenues et peuvent retrouver la personne grâce à un système de géolocalisation. Les associations d’aide aux personnes sans domicile fixe ou stable sont averties et elles seules connaissent l’emplacement exact du porteur. « Les informations que l’on retrouve dans les messages d’alertes sont uniquement envoyées aux associations et les données sont cryptées », indique la jeune femme.
Si Cocouv’ pourrait faciliter le travail des maraudes en leur permettant d’intervenir plus efficacement, « l’objectif principal du projet est avant tout de rassurer les personnes en situation de précarité. Qu’elles sachent qu’elles ont un suivi médical et qu’elles ne sont pas toutes seules », déclare Emmanuelle Fèvre. « La couverture devra être rapportée à l’association tous les dix jours pour recharger la batterie. L’adhésion du public est biensûr nécessaire », enchaîne-t-elle. Cocouv’ sera donc distribué uniquement à ceux qui ont envie de rester connectés, parmi les 141 500 sans-abri en France, selon les derniers chiffres de l’Insee datant de 2012.
Si sa mise en place est une réussite, d’autres vêtements connectés comme un t-shirt pour la période estivale pourraient être produits, d’après Emmanuelle Fèvre.
Marion Joubert
Article issu de TVB 39
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