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Repenser la prévention avec les nouvelles technologies

5 mars 2025Aucun commentaireLaurianne

Mieux vaut prévenir que guérir, dit le dicton. Pendant longtemps, notre système de santé n’a pas fait sien l’adage populaire, les investissements humains, économiques et scientifiques s’étant davantage tournés vers le curatif que le préventif. Pourtant, anticiper l’apparition des maladies s’avère indispensable pour améliorer la qualité de vie et ouvre une voie pour repenser un secteur en difficulté. Les nouvelles technologies peuvent faciliter ce renversement de perspective.

 

Si l’importance de la prévention semble être une évidence, plusieurs freins ralentissent sa mise en place. D’une part, elle est chronophage pour les médecins, souvent déjà submergés par les rendez-vous. Identifier les examens de dépistage nécessaires à chaque patient demande de mener des entretiens longs compilant antécédents médicaux et familiaux. D’autre part, les patients ne peuvent pas toujours mettre en œuvre le suivi dont ils auraient besoin. Léonie Schröder, présidente de la société Huvy qui développe un outil de détection des mélanomes basé sur l’intelligence artificielle, rappelle que dans certaines régions, il faut attendre un an et demi pour obtenir un rendez-vous chez un dermatologue. Enfin, il existe un blocage psychologique : «  Quand on est en bonne santé, on n’a pas envie qu’on nous parle de cancer. La peur de la maladie est un obstacle à la prévention », constate Maëlle Bacot, co-fondatrice de Lianeli, une plateforme proposant à ses utilisateurs un diagnostic personnalisé pour identifier les dépistages à réaliser.

Les atouts des nouvelles technologies: l’accessibilité et la personnalisation

C’est dans ce contexte que plusieurs entreprises ont investi le créneau de la MedTech, profitant des progrès spectaculaires des nouvelles technologies et de la démocratisation du numérique. Certaines ciblent des maladies précises, comme Huvy ou encore Matvisio qui a mis au point un dispositif de prévention des troubles musculo-squelettiques, première maladie professionnelle en Europe. D’autres ont un objectif plus généraliste, comme Lianeli. Toutes proposent des solutions accessibles au plus grand nombre, faciles d’utilisation et personnalisées. Matvisio utilise la technologie de la vision par ordinateur pour enregistrer et analyser gestes et postures au travail : « Il n’y a pas de capteur porté, la personne reste libre de ses mouvements. L’enregistrement ne prend que quelques dizaines de minutes. Ensuite, le logiciel produit un jumeau numérique sur lequel apparaissent les points de tension : l’image permet au client de prendre conscience de l’impact de ses mouvements », explique William Houx-Plantier, fondateur de Matvisio. La captation est ensuite analysée par un ergonome qui, après avoir échangé avec le travailleur sur ses habitudes et contraintes, établit un programme d’activité physique adapté. Une application permet alors d’ancrer les exercices dans une routine.

De son côté, Lianeli a élaboré un questionnaire de moins de dix minutes pour diagnostiquer les besoins de dépistage. Grâce à l’analyse des réponses par un algorithme élaboré par deux oncologues et un spécialiste des nouvelles technologies, un calendrier des examens à réaliser est généré instantanément : il indique pourquoi l’utilisateur est éligible à tel dépistage, en quoi il consiste, où il peut le réaliser et quelle est sa prise en charge.

C’est également un outil simple et rapide que Huvy a développé pour faciliter le dépistage du mélanome. Destinée aux professionnels de santé de proximité, l’application utilise l’intelligence artificielle pour analyser une lésion photographiée à l’aide d’un dermatoscope, une lentille fixée sur un capteur photographique, coûtant une centaine d’euros et dont la plupart des médecins sont déjà équipés. Le patient est immédiatement informé s’il doit ou non consulter un spécialiste. « On peut ainsi rapidement être rassuré ou au contraire agir si nécessaire : pris tôt, le mélanome est facilement retiré et ne donne pas lieu à des soins supplémentaires », conclut Léonie Schröder.

Donner une plus grande place à l’humain

Loin de se substituer à l’homme, les technologies innovantes permettent au contraire d’améliorer la qualité du lien entre le patient et le soignant. Gagnant du temps sur la collecte et l’analyse des données, le personnel de santé, à qui revient toujours la prise de décision, peut proposer des rendez-vous plus longs pour faire de la pédagogie et apporter le soutien humain indispensable dans le processus de guérison. C’est plus généralement le lien entre l’homme et son environnement qui est ainsi repensé : intégrée dans le quotidien, la prévention améliore la qualité de vie. Soucieuse du bien-être de ses collaborateurs et pour qu’ils puissent profiter de leur retraite en bonne santé, Anaïs Der Hagopian, directrice Supply Chain de Thermador Groupe, société de distribution, utilise Matvisio dans son entreprise depuis 2023. À la fin de 2025, 70 % du personnel aura suivi le programme. « Les salariés s’inscrivent sur la base du volontariat. Les retours enthousiastes des premières cohortes auprès des collègues ont suscité un fort engouement. Nous n’avons pas le recul suffisant pour obtenir des résultats chiffrés, mais certains salariés affirment ne plus avoir besoin d’aller chez l’ostéopathe. Un collègue profite de sa pause café pour enlever une chaussure et pratiquer un exercice d’auto-massage recommandé par le préparateur physique. Cette adhésion est en elle-même un signe de réussite. »

Accompagner et faire connaître

Pour être mis sur le marché, les dispositifs innovants doivent obtenir un marquage CE, garantissant leur efficacité et leur fiabilité, d’un point de vue médical mais aussi concernant la protection des données. Afin de faciliter cette démarche, le Digital Medical Hub, une société oeuvrant pour l’innovation et émanant de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris, accompagne les entreprises, leur permettant de réaliser les essais cliniques dans des centres hospitaliers et les aidant sur le volet du réglementaire, de la cybersécurité et de la protection des données. « Ensuite, nous allons voir les autorités de régulation pour expliquer la démarche qualité, le parcours de soin et les bénéfices pour le patient et le système de soin », précise Lucas Thiery, co-fondateur du Digital Medical Hub. L’objectif étant que ces outils puissent se généraliser et bénéficier d’une prise en charge par l’assurance maladie et les mutuelles ou entrer dans un modèle économique qui en permettent un accès universel.

« La démocratisation passe avant tout par une meilleure connaissance de ces outils par le grand public : c’est dans ce but que nous avons créé MedInTechs, un salon de l’innovation médicale réunissant des entrepreneurs, des patients, des membres du gouvernement, des médecins autour de conférences et d’ateliers », explique Lucas Thiery. Les participants peuvent partager des retours d’expériences et leurs attentes respectives. Huvy, Lianeli et Matvisio, lauréats MedInTechs 2025, seront sur le salon qui se tiendra les 10 et 11 mars au Parc Floral de Paris.

Lise Chalon

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