Le secteur des transports est responsable de plus de 30 % des émissions de gaz à effet de serre en France, en grande partie à cause de la voiture individuelle. Face à cet enjeu climatique majeur, et si l’inspiration venait des solutions déjà mises en œuvre ailleurs ?
Les habitudes de déplacement ont sensiblement évolué au cours des dix dernières années. Si la voiture reste le mode dominant, elle recule nettement dans les usages : 52 % des trajets sont désormais effectués en voiture, contre 60 % en 2013, selon les résultats de l’Enquête Mobilité certifiée (EMC) menée par le Cerema dans le bassin toulousain en 2023. Cette baisse s’observe surtout en cœur d’agglomération et sur les distances courtes. Dans le même temps, les modes de déplacement actifs poursuivent leur progression : la pratique du vélo a notamment doublé en dix ans. Des chiffres qui confirment une dynamique encourageante. Mais qu’en est-il ailleurs ? Comment à l’international, les territoires les plus en avance sur la mobilité durable réinventent-ils leurs déplacements pour répondre aux enjeux climatiques ?
Les Pays-Bas : le vélo comme colonne vertébrale urbaine…
Aux Pays-Bas, le vélo n’est pas qu’un mode de transport : c’est une véritable culture. Le pays dispose de plus de 35 000 kilomètres de pistes cyclables, et dans des villes comme Amsterdam ou Utrecht, plus de la moitié des déplacements se font à bicyclette. En 2023, les Néerlandais ont ainsi parcouru collectivement plus de 15 milliards de kilomètres à vélo, évitant la production de près de 2,3 millions de tonnes de CO₂. Cette dynamique s’accompagne d’innovations comme une piste solaire à Utrecht. La gare centrale d’Utrecht illustre également cette politique cyclable, avec le plus grand parking à vélos du monde, capable d’accueillir 12 500 deux-roues. Pour 2030, le gouvernement néerlandais prévoit d’investir 2,1 milliards d’euros dans les infrastructures cyclables, confirmant son statut de référence mondiale en matière de mobilité douce.
… et le choix politique de la voiture électrique et des transports en commun à hydrogène
Aux Pays-Bas, la transition vers des transports durables ne repose pas uniquement sur des solutions technologiques : elle s’inscrit dans une culture de la concertation profondément ancrée. Le célèbre « polder model », fondé sur le dialogue entre pouvoirs publics, entreprises et société civile, permet de construire des politiques de long terme, à l’image de l’Energy Agreement for Sustainable Growth.
Dans ce contexte, le pays a engagé une électrification massive de son parc automobile : en 2023, les véhicules électriques représentaient 23 % des ventes de voitures neuves, et plus de 290 000 étaient déjà en circulation. Cette dynamique est soutenue par un maillage dense de plus de 200 000 bornes de recharge.
L’objectif est clair : atteindre 100 % de véhicules particuliers zéro émission d’ici 2030. En parallèle, les Pays-Bas explorent d’autres voies de décarbonation avec le déploiement de bus et de trains à hydrogène, tandis que le port de Rotterdam prévoit la production annuelle de 20 000 tonnes d’hydrogène vert courant 2025.
Stockholm accélère sa transition vers une mobilité durable
Adopté en septembre 2024, le nouveau programme régional de transport définit une stratégie à l’horizon 2035 articulée autour d’une « mobilité durable », d’une « région accessible » et d’un « système de transport responsable centré sur le climat, l’humain et l’environnement », peut-on lire dans le Rapport sur le Développement Durable de l’Administration de l’Extension du Métro – 2024.
Dans cette optique, « une composante importante du travail climatique est le plan d’action pour la transition verte, qui comprend des mesures d’efficacité énergétique dans les transports publics ». L’année 2024 a notamment été marquée par des appels d’offres majeurs en faveur de l’électrification de la flotte de bus, ainsi que par le déploiement de carburants renouvelables. Le transport public maritime évolue lui aussi, avec l’ajout d’une nouvelle ligne de navette vers Värmdö et un bateau électrique à hydrofoils en test cet été (un foil ou aile d’eau désigne une surface portante immergée horizontalement dont le rôle est de soulever partiellement ou totalement la coque hors de l’eau pour réduire sa traînée hydrodynamique et gagner en vitesse NDLR).
Des transports plus fréquentés et mieux perçus
Les efforts de modernisation ont un impact direct sur l’usage des transports publics. « La planification des transports
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