

Face à l’urgence climatique, une coopérative bretonne met en œuvre une solution concrète et déjà opérationnelle : des navettes maritimes à voile pour relier les îles françaises. Sobriété, résilience et ouverture guident cette alternative innovante, pensée pour réduire l’impact carbone du tourisme. En France, le transport représente à lui seul 69 % de l’empreinte carbone du secteur touristique. Nous avons rencontré Yann Royer, directeur des opérations maritimes chez Sailcoop, pour en savoir plus sur cette initiative.
Et si le futur du transport maritime s’inspirait du passé ? À contre-courant des ferries thermiques, Sailcoop relance la voile comme mode de déplacement régulier entre le continent et les îles françaises (Corse, Belle-île-en-mer, Saint-Pierre et Miquelon, etc.). Et ça fonctionne : plus de 9 000 passagers embarqués, une décarbonation de 90–95 % par rapport aux ferries, et une dynamique qui séduit les voyageurs… et bientôt les territoires.
0,2 litres de gazole par passager
Sur la ligne Concarneau–Glénan, la navette consomme en moyenne 20 cl de carburant par passager. À titre de comparaison, une vedette classique brûle près de 6 litres pour le même trajet. Résultat : jusqu’à 30 fois moins d’émissions de CO₂, sans bruit ni pollution sonore. « On transporte familles, enfants, seniors, et même des personnes à mobilité réduite. Ce n’est pas une croisière de luxe, c’est un vrai service public alternatif », explique Yann Royer, directeur des opérations maritimes.
L’offre s’accélère. Lancée en 2022, la coopérative a d’abord testé une liaison estivale vers la Corse (120 passagers), avant de franchir la barre des 1 250 passagers en 2024. Le modèle séduit un public jeune et engagé, prêt à payer environ 500€ pour un aller-retour décarboné, alors qu’une traversée en thermique coûterait entre 200 et 400 €. En Bretagne, la ligne des Glénan affiche plus de 8 000 passagers sur une seule saison. Cette diversité reflète une prise de conscience croissante et une envie de modes de voyage plus cohérents avec les valeurs environnementales.
Une innovation en open source et une
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