Pour alimenter notre dossier du mois sur l’entrepreneuriat social, à retrouver dans notre dernière édition du Tout va bien, le journal qui réinvente demain, spécial Lyon ; nous vous avons préparé quelques portraits d’entrepreneurs sociaux lyonnais. Leurs points communs : ils sont « incubés » chez Ronalpia, (ce qui signifie qu’ils suivent un programme de neuf mois pour tester, prototyper et lancer leurs idées), et ils rêvent de gagner leur vie en changeant le monde. Ils sont aujourd’hui une trentaine à avoir bénéficier de l’accompagnement chez Ronalpia, en voici cinq ci-dessous, à titre d’exemple.
Les chantiers passerelles, les alternatives à la prison
Après une expérience associative auprès des personnes incarcérées, Sylvain se demande comment optimiser la réponse pénale, pour une peine constructive et efficace. Il crée alors Chantiers Passerelles avec Agathe, où ils travaillent ensemble à la valorisation d’alternatives à la prison, notamment par le Travail d’intérêt général.
De ce sujet de société peu médiatisé, on connait surtout le problème de la surpopulation des prisons. Mais en allant un peu plus loin et en questionnant l’efficacité des maisons d’arrêts à une réinsertion sociétale qualitative, Agathe nous affirme que l’emprisonnement n’est probablement pas la solution la plus adaptée, notamment pour les peines de courte durée, donc de moins d’un an et qui représentent aujourd’hui environ 900 000 personnes par an. Sur un séjour court, un suivi de réinsertion ne peut réellement être mis en place et le séjour derrière les barreaux permet parfois de faire de mauvaises rencontres, de se faire une réputation et de finalement sortir plus former à la délinquance qu’à la réinsertion. La jeune femme confie : « Les trois quarts du budget de la justice vont aux prisons et seulement un quart dans l’accompagnement des personnes sous-main de justice. Les SPIP, Services Pénitentiaires d’Insertion et de Probation, manquent de budget et la réussite de la justice passe aussi par-là ». L’association Chantiers Passerelles prône le Travail d’intérêt général, porteur d’expériences et non-excluant. Elle accompagne alors les jeunes « condamnés » dans leur remobilisation et la définition de leur projet professionnel et personnel. Pour informer le grand public, Chantiers passerelles organise un Forum du Travail d’Intérêt Général dont les actes du colloque devraient sortir incessamment sous peu.
Plus d’infos : Chantiers-passerelles.fr
Clic and garden, le « AirBnB » des jardins partagés
Louer un jardin ou prêter le sien, il fallait y penser et l’idée est venu de trois jeunes lyonnais, deux paysagistes et un ingénieur urbain, président d’un jardin partagé. Cette plateforme collaborative de mise en partage des usages du jardin apporte de nombreuses solutions à demain : de la création de lien social et partage de connaissances, en passant par la lutte contre le gaspillage, jusqu’à l’accessibilité d’un espace vert et la lutte contre les espaces abandonnés. C’est un peu le chaînon manquant entre des espaces verts sans utilisation et des particuliers qui cherchent un jardin pour un projet particulier (jardinage, événement, etc.).
Les ateliers Emmaüs, du mobilier éco-conçu pour l’inclusion sociale
D’une matière vouée à être jetée, l’atelier Emmaüs en fait un meuble design, réalisé en France, et permettant la formation des personnes éloignées de l’emploi au métier de menuisier-ébéniste, et plus largement à l’artisanat.
IguideU, l’appli pour un autre tourisme
L’application mobile IguideU permet de laisser et d’entendre des commentaires audio sur un lieu visité, et vise à favoriser le tourisme sensoriel. Ce nouveau guide de voyage collaboratif sera accessible aux personnes non-voyantes, aux personnes ne sachant pas lire, aux personnes ne pouvant s’offrir un guide touristique traditionnel et animera une communauté de curieux aux avis bien audibles.
IN. Les insectes pour cuisiner
Lors de notre rencontre avec les entrepreneurs Ronalpia, Adrien fut le premier à nous accueillir d’un sourire. Son créneau à lui, l’alimentation à base d’insectes. Bon, c’est vrai qu’au premier abord, on peut avoir une petite moue. Mais le jeune homme est convaincant. L’alimentation de demain devra se réinventer, autant se préparer et apprendre à cuisiner les insectes comestibles, qui représentent apparemment plusieurs milliers d’espèces. Et pour nous initier, Adrien propose des « repas-test » où il mêle de bons vins, de bons légumes et des steaks d’insectes… Expérience garantie.
Pour en savoir plus sur l’entrepreneuriat social, lisez notre prochain dossier dans le TVB à sortir.