Accueillir et créer du lien, telle est la mission que se fixe l’association Péniche Accueil. L’association flotte depuis 1993 sur les eaux du Rhône, à dix minutes de la place Bellecour, et propose l’un des rares accueils de jour prévus pour les sans-abri. Péniche Accueil ouvre les portes de son accueil de Jour sur la péniche « Le Balajo » à toute personne majeure en situation de précarité économique, psychique, en errance, en souffrance d’isolement social ou de relégation. C’est un espace convivial d’écoute et de rencontre, facilitant le maintien ou la reconstruction du lien social afin de promouvoir l’accès à l’autonomie et à la citoyenneté.
Le président de l’association depuis 6 ans, Philippe Jacquin, nous fait visiter cet imposant bateau divisé en sections : la salle d’accueil collectif, les locaux d’hygiène, l’espace infirmerie, le mini-salon de coiffure, l’atelier informatique, le local d’activités artistiques. Tous ces espaces se côtoient dans une ambiance rendue encore plus chaleureuse par les peintures et photos accrochées aux murs. Aux beaux jours, les « passagers » peuvent s’installer sur la terrasse du pont arrière.
Une péniche pour accueillir des passagers
L’association Péniche Accueil est née au début des années 1990 à l’initiative des associations Les Petits frères des Pauvres de Lyon, Les Amis de la Rue de Villeurbanne et Habitat & Humanisme du Rhône. Ensemble, elles se sont mobilisées pour fonder Péniche Accueil afin d’apporter une aide aux personnes vivant dans la rue grâce à un lieu d’accueil de jour en centre-ville, sur une péniche. Les personnes accueillies depuis sont appelées les « passagers ». « C’est à double titre, car on est sur un bateau et puis surtout parce que nous espérons que ce ne soit pour eux qu’un passage et qu’ils aient l’opportunité de construire quelque chose ailleurs », nous indique en souriant le président de l’association.
En moyenne, 50 à 60 personnes sont accueillies chaque jour sur le Balajo. La péniche ouvre ses portes aux « passagers » de 14 h à 17 h 30, cinq jours sur sept, et tous les dimanches dans le cadre du plan hivernal. En traversant la passerelle, les personnes sont accueillies par un « équipage » de bénévoles et de travailleurs sociaux.
Une trentaine de bénévoles se relaient ainsi de jour en jour pour être deux ou trois chaque après-midi. « La péniche est d’ailleurs toujours à la recherche de nouveaux bénévoles ! », rappelle le président. Les bénévoles assurent une présence citoyenne favorisant la reconstruction des liens sociaux et affectifs indispensables à une réhabilitation sociale.
L’équipe professionnelle est composée de quatre salariés : une directrice, un moniteur / éducateur, une assistante sociale et une maîtresse de maison, qui accompagnent les personnes en vue d’améliorer, à leur demande, leur situation sociale (accès aux droits, aux soins, à un hébergement, un habitat adapté…).
Des activités pour se retrouver
À l’intérieur de la péniche, les services et activités proposés sont autant d’occasions d’entrer en relation avec les passagers accueillis. « Ces activités telles que des jeux, des débats, des ateliers, ne sont pas une fin en soi, mais sont là pour faciliter une parole, une rencontre, un sourire, un bonjour, une discussion, une blague, un bien-être… », précise Philippe Jacquin.
L’association organise aussi des activités à l’extérieur : sorties culturelles, visites de lieux, de musées, sorties en vélo, pique-niques, courtes escapades à la campagne ou à la montagne. « Il y a un vrai besoin de structures comme la nôtre, pour accueillir de manière inconditionnelle ces personnes en souffrance, avec l’obligation, au fil des années, de s’adapter à l’évolution du public accueilli et de ses besoins.» commente le président.
Marion Joubert & Alex Husaien
Article issue du TVB 40
Retour vers la catégorie : Vie associative & solidarités