Originaire d’Albanie, Lorena Hoxha est arrivée en France il y a deux ans. D’abord très isolée, elle a réussi, grâce à sa détermination et l’aide d’associations, à reprendre sa vie en main. Elle nous a parlé de son parcours et de ses espoirs.
Lorena Hoxha raconte son histoire d’une voix calme, prenant le temps de bien choisir ses mots. Malgré son jeune âge, elle a fait preuve d’un grand courage et d’une grande résilience. à seulement 22 ans, la jeune femme décide de changer de vie. Elle quitte alors Tropoja, sa ville natale très conservatrice du nord de l’Albanie. Lorena voyage seule avec ses rêves, direction la France, un pays qui l’attire depuis longtemps. « J’ai toujours aimé l’histoire, l’architecture, la culture et la littérature française », explique-t-elle.
En avril 2018, Lorena arrive à Lyon. Les débuts sont difficiles, et la jeune femme passe plusieurs mois très isolée : « Je ne connaissais personne, je n’avais pas d’amis ici, et je connaissais seulement dix mots de français, se souvient-elle. J’ai laissé toute ma vie en Albanie, je devais repartir à zéro. »
Une assistante sociale lui conseille un jour de pousser la porte de Tissu solidaire. Depuis quatre ans, cette association entend, grâce à la couture, tisser des liens entre les nouveaux arrivants, qu’ils soient réfugiés,
demandeurs d’asile ou migrants, et les locaux. Une fois par semaine, Lorena participe à des ateliers de couture, où se côtoient des gens originaires du monde entier. « À Tissu solidaire, j’ai trouvé une grande famille multiculturelle, qui m’a aidée à mieux m’intégrer dans la vie française », raconte-t-elle.
Grâce au maillage associatif lyonnais, la vie de la jeune femme devient plus facile. En septembre 2018, elle entame des cours de français avec l’association Coup de pouce université (CPU). Cet organisme aide les personnes étrangères qui souhaitent reprendre des études à atteindre un niveau de langue suffisant pour suivre un cursus universitaire. Les leçons sont intenses, cinq jours par semaine, mais Lorena est très motivée. « J’aimerais plus tard reprendre des études, et faire un Master d’économie à Lyon. »
Dans sa ville d’adoption, Lorena renoue également avec l’une de ses grandes passions : la danse. Depuis toute petite, la jeune femme pratique la Vallja e Tropojes, une danse traditionnelle albanaise originaire de sa ville natale. De 16 à 18 ans, Lorena dansait même pour la municipalité de Tropoja et a participé à des spectacles dans toute l’Albanie.
En septembre 2019, elle a fait une démonstration de Vallja e Tropojes lors des fêtes consulaires, place Bellecour à Lyon. Lorena a dansé devant plus de 300 personnes : « À la fin du spectacle, beaucoup de gens sont venus me parler de la danse, de mon costume. Les gens trouvaient ça très intéressant. » Face à cet engouement, la jeune fille envisage d’ouvrir un cours de danse traditionnelle albanaise à Lyon.
Toutefois, un point noir l’empêche pour l’heure de réaliser tous ses projets. La jeune Albanaise n’a pas encore de papiers français, mais elle ne se décourage pas : « La France et Lyon sont devenus ma deuxième patrie, et cette ville est entrée de façon naturelle dans mon cœur. Elle peut m’apporter beaucoup, mais moi aussi, je peux apporter beaucoup à Lyon », conclut la jeune femme.
Ramadan Bozhlani, Erdoan Mahmuti,
Arjola Doda, Raphaëlle Vivent
English summary Lorena Hoxha arrived in Lyon from Albania. She has suffered a little bit from the feeling of isolation but now has a lot of friends thanks to local associations. She is also trying to launch classes to teach traditional Albanian dancing. |
Përmbledhje në shqip Lorena Hoxha mbërriti në Lyon nga Shqipëria. Ajo ka vuajtur pak nga ndjenja e izolimit por tani ka shumë miq falë shoqatave lokale. Ajo po përpiqet gjithashtu të nisë klasa për të mësuar vallëzimin tradicional shqiptar. |