Jordanienne d’origine, Fatima Al-Faqeer, 39 ans, a créé à Lyon son salon de thé qu’elle a baptisé Petra Nomad Tea. « Depuis mon enfance, j’ai toujours rêvé d’avoir une marque de thé qui représente les valeurs de ma culture et de pratiquer la langue française, que j’apprécie », exprime- t-elle.
Salon de thé, d’échange et de partage
Entrer dans le salon de thé Petra Nomad Tea, rue Royale, dans le centre de Lyon, c’est faire un bout de chemin avec Fatima Al-Faqeer, à travers ses origines et sa culture. Des paysages attirants, des visages et regards puissants habitent les cadres qui ornent les murs bleus, d’un côté, en pierres apparentes, de l’autre. Les portraits de membres de sa famille témoignent de la culture des bédouins jordaniens. « Pour cela, mon salon de thé est un peu comme un lieu de voyage. Une manière de faire découvrir les réalités de ce pays du Moyen-Orient », explique la jeune femme.
Elle partage donc son histoire et la passion de son pays avec ses clients. « Ce salon est un peu un office de tourisme de la Jordanie où tu peux manger et boire », confient quelques clients. Par ailleurs, tous les week-ends, elle fait des brunchs « made in Jordanie » où il est préférable de réserver si on veut pouvoir goûter aux mets jordaniens.
« J’ai enfin trouvé des gens qui croient en moi »
En 2006, Fatima Al-Faqeer arrive en France pour réaliser un master en langue française à l’université de Lyon 2. Étant la première femme guide touristique francophone de sa ville de naissance, Petra, elle repart en 2007 pour continuer ses activités professionnelles. Son séjour en France lui permet une maîtrise parfaite de la langue de Molière, mais c’est aussi l’occasion de rencontrer son âme sœur. Par amour, elle reviendra à Lyon en 2008. Elle est aujourd’hui maman de deux enfants.
Mais Fatima ne se projetait pas en mère au foyer. Ainsi, dans ses recherches de stabilité professionnelle, elle découvre l’incubateur Singa. Faisant partie de la deuxième promotion, elle a été accompagnée au plus près : réalisation du business plan, gestion d’un budget, formation sur certains outils de communication, etc. Ce suivi lui a permis de trouver des personnes qui croyaient en elle et d’ouvrir, à la sortie, son salon de thé, Petra Nomad Tea.
Une ambition future : aider les femmes
« Certaines femmes ont de très beaux projets et veulent travailler, mais n’y arrivent pas compte tenu de leurs situation et environnement. Mon ambition à long terme est de les accompagner dans leur élan », explique Fatima Al-Faqeer, qui pense déjà à de futurs projets.
Rhamatalla Abdelkarim, Perrine Gétin, Dorothée Oké