

Le cabinet médical Urban Village de Manchester et le conseil municipal ont lancé une opération de vaccination contre la Covid-19 pour les populations sans domicile fixe et sans-abri.
Si la campagne vaccinale a été menée tambour battant au Royaume-Uni, elle dépend de l’accès des habitants à Internet, ou au moins à un téléphone. Or certains groupes de citoyens vulnérables n’ont ni l’un ni l’autre. Comment s’assurer qu’ils seront protégés contre la Covid-19 ? La ville de Manchester, au nord de l’Angleterre, a mis en place un programme de vaccination de personnes sans domicile fixe grâce à un centre itinérant.
Un projet pilote à succès
Urban Village, un cabinet médical ayant un service dédié aux personnes sans domicile fixe, a monté un centre mobile dans un van pour permettre aux personnes sans-abri de recevoir un vaccin contre la Covid-19 si elles le souhaitent. Les volontaires de Urban Village font le tour des hôtels et des hébergements temporaires qui abritent des personnes sans logement pendant la crise sanitaire.
D’autres cabinets médicaux des alentours ont rejoint ce projet, de telle sorte que des centaines de personnes ont pu recevoir une première dose depuis le début de l’année 2021. Emma Hicklin, en charge du service dédié aux sans-abri du cabinet médical, explique: « Nous disons toujours que les gens qui sont sans-abri sont effectivement cliniquement extrêmement vulnérables et c’est important qu’ils fassent partie du programme de vaccination ». Elle ajoute que ce projet est un « impératif moral ».
Une solution limitée par des problèmes logistiques
La seconde phase de ce programme de vaccination, c’est-à-dire l’injection de la seconde dose, a commencé le mois dernier, mais cette étape est plus compliquée encore que la première. Emma Hicklin décrit la situation comme un « cauchemar logistique ». Effectivement, les volontaires qui ont cherché des personnes vivant dans la rue leur ont proposé une vaccination spontanée, mais il n’est pas toujours possible de garder un contact avec elles. Souvent sans téléphone et ayant une vie itinérante, les sans-abri ne peuvent pas être joints facilement.
Pour parer à ce problème, Emma Hicklin souhaiterait que les patient·e·s reçoivent cette seconde dose plus rapidement, et non avec l’écart actuel. Un autre espoir voit le jour sous la forme d’un vaccin ne nécessitant qu’une seule dose pour protéger les patient·e·s.
Marlène Bichet