

Après 70 ans d’efforts, la Chine a obtenu de l’OMS la certification « sans paludisme », le 30 Juin 2021. Un exploit remarquable pour un pays qui, dans les années 1940, enregistrait 30 millions de cas annuels de cette maladie.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, un enfant meurt du paludisme toutes les deux minutes, mais la Chine a désormais rejoint le nombre croissant de pays qui prouvent qu’un avenir sans paludisme est un objectif viable. « Les efforts inlassables de la Chine pour franchir cette étape importante montrent comment un engagement politique fort et le renforcement des systèmes de santé nationaux peuvent aboutir à l’élimination d’une maladie qui était autrefois un problème majeur de santé publique », a déclaré le Dr Takeshi Kasai, directeur régional du Bureau régional du Pacifique occidental de l’OMS.
Une politique de lutte contre la maladie
À l’échelle mondiale, 40 pays et territoires ont reçu de l’OMS une certification d’absence de paludisme, dont l’Australie, Singapour, le Salvador, l’Algérie, l’Argentine, le Paraguay et l’Ouzbékistan. Dès les années 1950, les autorités sanitaires chinoises se sont efforcées de localiser et d’arrêter la propagation du paludisme en fournissant des médicaments préventifs, en réduisant les lieux de reproduction des moustiques et en intensifiant la pulvérisation d’insecticides dans les maisons des zones à risque.
En 1967, le gouvernement chinois a lancé le Projet 523, un programme de recherche national visant à trouver de nouveaux traitements contre le paludisme, auquel ont participé plus de 500 scientifiques de 60 institutions. Ce projet a conduit à la découverte, dans les années 1970, de l’artémisinine, le composé principal des thérapies combinées à base d’artémisinine (ACT) : les médicaments antipaludiques les plus efficaces disponibles aujourd’hui.
Dans les années 1980, la Chine a été l’un des premiers pays au monde à tester à grande échelle l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide. En 1988, plus de 2,4 millions de moustiquaires avaient été distribuées dans tout le pays, ce qui a entraîné une réduction si radicale de la maladie qu’à la fin de 1990, le nombre de décès avait diminué de 95 %.
Elisabeth Brookes