

Gogo vit dans un village de la campagne kényane. Alors qu’elle est âgée de 94 ans, elle a réussi à convaincre le directeur de l’école primaire locale de l’inscrire en CM2.
L’expérience de Gogo, l’élève d’école primaire la plus âgée au monde, est racontée dans le documentaire Gogo, de Pascal Plisson, sorti début septembre. Aujourd’hui, à 94 ans, elle poursuit sa scolarité malgré une vision défaillante et est devenue un modèle pour sa communauté et au-delà. Elle a d’ailleurs délivré un message à la communauté internationale lors de la célébration de la Journée internationale de l’alphabétisation à l’UNESCO le 8 septembre 2021.
Un message pour l’éducation
« J’exhorte les enfants à ne pas s’engager dans la délinquance. Ceux qui sont à l’école doivent s’efforcer d’exceller. Quant à ceux qui ont malheureusement abandonné l’école, ils doivent apprendre n’importe quelle compétence qui les aidera à gagner leur vie, déclare Gogo. Je ne me lasserai jamais de conseiller aux jeunes de se protéger. Recevoir une éducation est très important pour chaque jeune. L’éducation est votre avenir. L’éducation reste dans votre tête pour toujours et vous ne pouvez pas la perdre une fois que vous l’avez ». Gogo explique qu’avec l’éducation, on se réveille avec un but en tête : « Sans éducation et sans profession, on se réveille sans but ou avec des pensées d’alcoolisme et de toxicomanie. C’est là que se situe mon combat ; la vie des enfants qui ne vont pas à l’école est en danger permanent », dit-elle.
Gogo délivre un message clair : « Sans éducation, il n’y aura aucune différence entre vous et un poulet. À un moment ou à un autre, vous vous laisserez aller à l’alcoolisme, et vous serez victime d’abus sexuels. Éducation, éducation, éducation. Elle sera toujours présente dans votre cœur et dans votre cerveau. Ce sera toujours une lumière qui vous guidera sur votre chemin ». Gogo plaide pour que chacun s’engage à soutenir les filles. « Ce sont nos enfants et une fois qu’elles sont aidées, c’est toute la société qui en bénéficie », déclare-t-elle. Et depuis qu’elle va à l’école, de nombreuses petites filles l’ont suivie.
Elisabeth Brookes
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