Etablissement public spécialiste du handicap, l’EPNAK a pour mission d’accompagner les personnes en situation de handicap pour contribuer à leur insertion sociale et professionnelle. De nombreuses structures sont réparties sur toute la France, notamment dans le Rhône, à Lyon et à Villefranche.
En France, les personnes en situation de handicap ont un taux de chômage presque deux fois plus élevé que la population générale : 14 % contre 7,4 % selon les chiffres de l’ Association de Gestion du Fonds pour l’Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées (Agefiph) en 2022, et sont davantage concernées par le chômage de longue durée. Pour les aider à retrouver un emploi ou se faire une première expérience professionnelle, l’établissement et service de réadaptation professionnel (ESRP) EPNAK de Lyon leur propose des formations adaptées, encadrées par des équipes médico-psycho-sociales. Dans les locaux de l’ESRP, les personnes accompagnées peuvent se former à la vente, la cuisine, la mécanique automobile, le contrôle technique automobile, les métiers administratifs et le dessin en bâtiment. Mais l’établissement propose aussi une offre de formation hors-les-murs : « Ça permet aux personnes qui ont un projet de formation qui n’est pas dispensé ici de pouvoir bénéficier de notre accompagnement médico-psycho-social d’insertion. C’est aussi pour pouvoir coller au mieux aux projets des personnes », explique Sophie Dautraix, responsable d’unité de l’ESRP. « L’idée, c’est de construire avec elles un projet qui soit réaliste, réalisable et qui prenne vraiment en compte leurs appétences et les contre-indications liées à leur handicap », abonde Cyndi Matchiona, cheffe de service à la plateforme d’accompagnement, d’orientation, de formation et d’inclusion professionnelle (PAOFIP) de Villefranche, établissement qui propose uniquement des formations hors les murs.
Objectif : le milieu ordinaire
Les formations sont gratuites et rémunérées pour toute personne de plus de 16 ans disposant de deux documents : la reconnaissance en qualité de travailleur handicapé (RQTH) et une notification d’orientation de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). « Mais attention, on n’accueille pas tout le monde », précise Sophie Dautraix. « Notre mission, que ce soit à la PAOFIP ou à l’ESRP, c’est d’aller vers ce qu’on appelle le “milieu ordinaire” du travail, c’est-à-dire le milieu classique, contrairement au milieu protégé. Ça veut dire que les gens qu’on nous envoie, certes, ont un handicap, mais qui leur permet quand même de travailler dans une entreprise traditionnelle ». La durée de l’accompagnement est très variable, entre 12 semaines pour le plus petit dispositif, et 27 mois pour le plus long. « Ça va dépendre de leur projet professionnel, de la scolarité antérieure, du métier d’avant, des aménagements au titre du handicap qu’il faut mettre en place. Donc il n’y a pas de vraies règles », explique Sophie Dautraix. Grâce à cet accompagnement personnalisé, les personnes passées par l’ESRP de Lyon ou la PAOFIP de Villefranche ont de meilleures chances d’accéder à l’emploi, assurent Sophie Dautraix et Cyndi Matchiona. « Quand elles sont ici, les personnes se connaissent mieux et connaissent mieux leurs limites, leurs qualités, leurs compétences. Parce qu’ il y a eu souvent des moments de rupture, des moments de doute, beaucoup d’échecs avant d’arriver ici. Donc elles reprennent confiance pour travailler et sont mieux outillées », confirme Cyndi Matchiona.
Nouha, Carla et Raphaëlle Vivent