Cofondée en 2020 en pleine crise du Covid par Benjamin Flohic, son actuel président, l’association Cop 1 a pour objectif de porter assistance à tout étudiant dans le besoin. Moins de trois ans après sa création, elle regroupe 2 500 bénévoles-étudiants et dispose de neuf antennes en France métropolitaine et de deux Outremer. Une action qui s’inscrit dans la durée, comme l’explique Jade El Ayadi Gaouaou, chargée de plaidoyer et responsable de l’accompagnement des étudiants.
« Avec la pandémie Covid, beaucoup d’étudiants ont perdu le petit boulot qui les aidait à vivre et se sont retrouvés dans un état de grande précarité, en particulier alimentaire », rappelle Jade. « En ce sens, le Covid a joué un rôle de révélateur, même si les universités savaient déjà qu’une partie des étudiants étaient en situation financière difficile. Dès sa création, énormément de demandes ont afflué vers notre association, rejointe en parallèle par un nombre croissant de bénévoles. Aujourd’hui, 2 000 étudiants par semaine bénéficient d’aide alimentaire et de distribution de produits d’hygiène à Paris et 13 000 par semaine en France. Cop 1 propose également des distributions de vêtements et un accompagnement dans les démarches administratives.
Financement mi privé mi public
Autre besoin très fort identifié après la pandémie Covid : sortir de l’isolement. 43 % des étudiants restés chez eux pendant deux mois de confinement étaient confrontés à des problèmes psychologiques : Cop 1 a initié des activités – visites culturelles, sorties… – pour les tirer de leur solitude. Une initiative qui a aussi permis de casser les barrières sociales. Enfin, troisième axe de l’action de Cop 1 et non le moindre : sensibiliser le grand public et les acteurs politiques à la précarité des étudiants. » Le financement de l’association – le nerf de la guerre – est assuré à parts égales par les secteurs privé (Fondations d’entreprises….) et public. « Aujourd’hui, le gouvernement nous subventionne par exemple à hauteur de 700 000 €.
« Il n’est jamais facile de demander de l’aide »
Après la fin de la pandémie Covid, le maintien de l’aide aux étudiants reste-t-il nécessaire ? Pour Jade, la réponse est clairement oui. « Avec l’inflation actuelle, ils vivent de nouveau une période critique. Il n’y a ni abus ni triche de la part de nos bénéficiaires. Il n’est jamais facile de demander de l’aide ! 79 % des étudiants qui nous sollicitent actuellement ont un job à côté de leurs études. Et 75 % de ceux que nous aidons sont non boursiers. » Nouvelle encourageante dans ce contexte : « Les barèmes d’éligibilité à une bourse pour critères sociaux seront revalorisés de 6 % à la rentrée prochaine. Cette mesure doit permettre à 35 000 étudiants supplémentaires issus de classes moyennes d’être éligibles à une bourse étudiante à la rentrée 2023/2024 », souligne Jade.
Véronique Liégard