Dans le cadre de leur événement « Tous engagés pour l’égalité des chances dans l’éducation », l’Institut Télémaque a demandé à TVB d’animer un atelier de décryptage de l’information suivi d’une production collective d’un article de solutions, que nous vous présentons ci-dessous. Nous avons voté, en conférence de rédaction accélérée, le sujet des solutions pour aider les sans-abris. Puis, par petits groupes, les jeunes ont travaillé autour des thématiques issues d’un brainstorming. Ils vous présentent ci-dessous un état des lieux de la situation, des solutions qu’ils ont identifiées et de leurs propres idées pour les aider.
La situation des sans-abris en France soulève de nombreuses questions, notamment en pleine période de froid, et nous connaissons que très peu les solutions existantes ou envisageables pour les aider. Nous vous avons recensé quelques initiatives dans les cinq grands domaines où ils se retrouvent particulièrement en difficulté.
Le logement
En France on comptabilise, en 2017, 4 millions de personnes sans-abris, mal logées ou sans appartement personnel. A bien des égards, la hausse des prix de l’immobilier aggrave les situations de ces personnes. En effet, entre 2001 et 2012, le nombre de personnes sans domicile fixe a augmenté de 50%. Face à cette tendance à l’aggravation, l’Etat crée des plans logement afin de faciliter l’accès à un logement pour tous.
Il existe aussi des associations qui accompagnent les personnes sans domicile fixe pour leur permettre de trouver une solution d’hébergement temporaire ou de leur proposer des solutions de logement adaptées à leur situation personnelle. Par exemple, il y a des centres d’hébergements, des pensions de famille, des résidences sociales. On peut nommer parmi ces associations : la Croix-rouge, les Restos du cœur, le Foyer Notre-Dame des sans-abris. D’autres associations mènent des opérations plus médiatisées sur le sujet des sans-logis, par exemple, les enfants de Don Quichotte avaient installé des tentes pendant l’hiver 2016 le long du canal Saint-Martin à Paris. Cette action a été suivie par d’autres villes de province dont Lyon.
Nos idées
Aujourd’hui, il serait bien de réfléchir à des solutions durables, comme :
- Proposer à des personnes volontaires d’héberger des personnes mal-logées chez elles e échange d’une compensation financière comme un crédit d’impôts ;
- Inciter les propriétaires de logements vides à prêter/louer leurs logements ;
- Encourager l’Etat à profiter des terrains libres pour construire de nouveaux logements sociaux ;
- Suggérer à des personnes âgées d’héberger des sans-abris (cohabitation intergénérationnelle).
L’alimentation
Beaucoup de sans-abris manquent de nourriture. Pour manger, ils ont deux choix : faire la manche ou bien fréquenter des endroits créés pour les aider. Plusieurs personnes, associations ou bénévoles leur viennent en aide comme par exemple les Restos du cœur, Ensemble pour un repas, la Croix Rouge, ou les épiceries solidaires (des petits magasins qui font bénéficier les personnes dans le besoin de tarifs moins élevés). Des personnes peuvent également distribuer des repas dans la rue, c’est ce que l’on appelle les maraudes. Plusieurs youtubeurs ont aussi essayé de participer à aider des SDF en se lançant des défis (voir par ici).
Nos idées
Malgré cela, les efforts pour aider ces personnes ne sont pas toujours suffisants, nous proposons donc de mettre en place une carte qui ferait bénéficier les sans-abris de réductions. Nous pensons également qu’il faudrait mettre en place plus d’épiceries solidaires là où il y a beaucoup de SDF.
La santé
Le lieu de vie des sans-abris est souvent insalubre et leurs conditions de vie engendrent des problèmes de santé. Le fait de manquer d’argent les empêche de se soigner. Ils dorment dehors dans de mauvaises conditions et sont parfois soumis à des addictions. Des associations telles que Médecins du monde (MDM) œuvrent auprès des sans-abris en leur proposant des examens médicaux gratuits. Pour remédier aux problèmes d’hygiène qu’ils peuvent rencontrer, des associations telles que Mobil’douche mettent à disposition des sans-abris des camions réaménagés en douches mobiles. Pour les femmes qui vivent dans la rue, des associations, comme Cœur de femmes, distribuent des kits d’hygiène composés de gels douche, dentifrices et brosses à dents ainsi que protections intimes.
Nos idées
Les étudiants qui font des études de médecine pourraient être obligés de faire du bénévolat pendant leurs études. Il pourrait également y avoir des lieux de collecte d’argent ou de médicaments dans les mairies ou dans les établissements scolaires, plus régulièrement.
L’argent
La deuxième cause de perte de logements en France est le manque d’argent (licenciements, difficultés de paiement de loyers, découverts bancaires, etc.) après les raisons familiales (séparation décés, etc.). Selon l’INSEE, 75% des SDF sont au chômage ou inactifs et n’ont donc pas de revenus.* Pour remédier à ce problème d’argent qui semble concerner la majorité des sans-abris, le candidat du parti socialiste aux dernières présidentielles, Benoît Hamon, a proposé un Revenu universel d’existence (RUE). Dès l’âge de 18 ans, les personnes qui reçoivent moins de 2800€ brut par mois pourraient bénéficier d’un revenu financier représentant un gain de pouvoir d’achat et de sécurité. Cette initiative permettrait de lutter contre la pauvreté et aiderait probablement les sans-abris.
Nos idées
Au-dessus d’un certain seuil de revenu, une contribution proportionnelle pourrait être prélevée puis reversée aux associations qui œuvrent auprès des personnes sans-abris, un peu comme une taxe de solidarité.
L’emploi
D’après le journal 20 minutes, 93% des sans-abris travaillent en tant qu’ouvriers ou employés. Ce sont principalement des emplois peu qualifiés alors voici d’autres solutions pour les orienter et leur permettre de trouver un travail dans de meilleurs conditions. De nos jours, les sans-abris sont suivis par des associations ou des institutions. Dans le milieu professionnel par exemple, le dispositif Premières heures leur permet de reprendre un rythme de travail progressif et confiance en eux. Des chantiers d’insertion existent également ou des associations, comme TAPAJ qui propose quelques heures de travail par semaine payées en liquide pour progressivement retrouver un travail régulier et reprendre toutes les démarches administratives parfois oubliées.
Nos idées
Cependant, il faut trouver plus de solutions pour remédier au manque de travail chez les sans-abris. Par exemple, nous pourrions organiser des événements conviviaux où on mélangerait repas, temps de parole et d’information. Il pourrait être intéressant aussi de leur faire réaliser un bilan de compétences pour reconnaître leurs aptitudes et leurs connaissances afin de bien les orienter vers une formation adaptée. Enfin, les sans-abris pourraient devenir bénévoles dans des associations ou faire des stages pour se réadapter progressivement au travail si besoin.
Et chacun de nous, nous pourrions leur sourire pour leur apporter simplement un peu de chaleur humaine, c’est probablement la plus simple des solutions, et elle est accessible à tous.
Erica, Mamadou, Serine, Ayat, Célia, Latifé, Sabrina, Alfred, Abdellah, Younès, Amine, Khadija, Vesa, Adan, Sahra, Lina
* Etude Pourquoi devient-on SDF ? du Centre d’observation de la société
Article rédigé en une après-midi consacrée au journalisme de solutions avec les jeunes parrainés par l’Institut Télémaque, âgés de 12 à 16 ans.
En partenariat avec
BRAVO AUX JEUNES QUI ONT APPRIS BEAUCOUP DE CHOSES SUR LES SOLUTIONS QUI GRAVITENT AUTOUR DE LA SITUATION DES SANS-ABRIS ET JOUER LE JEU DE PRODUIRE EN UN TEMPS RECORD UN ARTICLE COLLECTIF.
MERCI AUX ADULTES ACCOMPAGNANTS BENEVOLES DE L’INSTITUT TELEMAQUE POUR LEUR TRAVAIL DANS LA REUSSITE DE CET EXERCICE.