De nouvelles façons de partager, de transformer et de réutiliser deviennent de plus en plus importantes. L’une d’entre elles vient de voir le jour, c’est la Partagère dans le 7ème arrondissement lyonnais. Inaugurée tout récemment sur la Place Saint Louis, elle est basée sur le concept d’une givebox (littéralement une « boîte à donner »), inventée à Berlin il y a cinq ans. Il y en a une trentaine à Lyon, dont plusieurs boîtes à livres.
Cette semaine j’ai eu le plaisir de rencontrer Léa Arrault, une Lyonnaise qui a d’abord eu l’idée, il y a un an maintenant, de créer cet espace pour les gens de son quartier. Bien que la Partagère n’ait été mise en place que depuis trois semaines, la mobilisation de la communauté locale au cours de la dernière année prouve déjà la réussite de l’initiative. La givebox n’appartient à personne mais une vingtaine de volontaires s’en occupent une ou plusieurs heures par semaine.
Alors qu’ils n’étaient que deux au début, ils sont rapidement arrivés jusqu’à vingt grâce à la diffusion du projet sur Facebook. Les porteur.se.s du projet, ayant constitué un groupe de taille significative, ont été aidés par l’association Anciela, se sont réunis pour discuter et commencer à concrétiser leur projet. Pour la construction de la Partagère, ils ont pu récupérer des planches de bois issues de palettes de la livraison de produits alimentaires. Ensuite, le groupe a organisé un atelier de construction pour voir naître leur givebox. L’une des difficultés fut de trouver un bon emplacement dans le quartier, où elle n’encombrerait pas la rue. Suite à quelques échecs, le groupe a finalement trouvé l’emplacement de la place Saint Louis qui convenait aux règles de la mairie.
« Elle est constituée de plusieurs étagères, petites et grandes, d’où son nom : la Partagère »
Au bout de plusieurs mois d’attente, la boîte a pris sa place dans la rue. Elle est constituée de plusieurs étagères, petites et grandes, d’où son nom : la Partagère ! Il y a de la place pour tout un éventail d’objets différents : les vêtements, les produits de beauté, les jouets, les ustensiles de cuisine et bien sûr les livres.
D’habitude, il y a un assez grand nombre d’objets qui sont déposés et qui partent dans une même journée. « Ça bouge beaucoup » admet en souriant Léa, qui passe le matin et repasse le soir.
Des dessins d’enfants ont été collés sur l’extérieur de la boite, l’un d’entre eux dépeint la peur que, tout d’un coup, tous les objets puissent être volés ! En réalité, explique Léa calmement, ce genre de souci ne pose aucun problème, les objets sont là pour les gens qui en ont besoin.
En général, la réaction des riverains semble être très positive : certains hésitent devant la givebox, d’autres sont des inconditionnels. Même si les passants ne donnent ni ne prennent rien d’emblée, ça pique leur curiosité et l’idée germe dans leur tête. Ce genre d’initiative n’oblige pas du tout un engagement fixe. Les gens peuvent y passer à n’importe quelle heure pour faire du troc, ou simplement prendre ou laisser quelque chose. C’est ainsi que la boîte fournit un service pratique en même temps qu’elle peut mener à une réflexion plus profonde sur la culture de la surconsommation et de ses répercussions sur notre planète. Pour Léa, la Partagère encourage un changement de comportement en ralentissant notre consommation. Du coup, il est possible que la prochaine fois certains aillent résister à la tentation d’acheter un nouvel objet en se disant qu’ils pourraient finir par le mettre dans la givebox.
J’aimerais finir par une remarque de Léa au milieu de notre discussion, qui évoquait pour moi à la fois la tristesse de notre situation sociale et l’espoir du projet : « La Partagère est peut-être le seul bien commun à tous les gens du quartier ».
Jono Tucker
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GiveBox un lieu d’échanges et rencontres par objets interposés….si nos objets pouvaient retisser du lien pour que chacun retrouve un sens à donner de soi à quiconque en toute simplicité.
Givebox bel endroit pour une rencontre..