Améliorer le lien social et le bien-être, lutter contre la précarité, proposer des produits alimentaires et de vie courante à un faible prix : voici les objectifs principaux des épiceries sociales et solidaires.
Bien plus que de simples magasins, il s’agit de lieux d’accueil et d’échanges où faire ses courses devient un moyen pour s’engager dans une dynamique de projet bien plus large. En effet, les personnes ont l’opportunité d’être accompagnées et d’aborder d’autres questions liées notamment au logement, à l’emploi, la santé, l’éducation, etc. Pour cela, de nombreuses activités sont organisées et tout est construit pour favoriser l’écoute, les échanges, renforcer les liens mais aussi l’estime de soi.
Comment ça marche ?
Les personnes bénéficiaires sont généralement orientées par des travailleurs sociaux, partenaires ou associations et leurs dossiers sont étudiés en fonction de critères sociaux. Une durée d’accès est alors définie avec un projet personnel construit avec le bénéficiaire.
Les épiceries ressemblent à des magasins d’alimentation générale où les produits ont un coût moyen de 20 % par rapport aux prix usuels. Ainsi, un paquet de pâtes de 1,50 € sera vendu 0,30 €.
Sociale ou solidaire ?
Il existe une différence d’appellation qui fait référence aux financements de ces structures. Les épiceries sociales relèvent d’une municipalité ou une communauté de communes, tandis que les épiceries solidaires représentent un regroupement d’individualités et d’associations : elles font appel à des financements croisés et ont une forme associative.
Où les trouver ?
L’Association Nationale de Développement des Épiceries Solidaires (A.N.D.E.S.) anime le réseau des épiceries solidaires et sociales au niveau national, aide à leur création et leur développement de façon durable. Elle propose un annuaire de toutes les structures impliquées dans le réseau sur leur site Internet : http://www.epiceries-solidaires.org/
AGORAé, qu’est-ce que c’est ?
Il s’agit aussi d’épiceries solidaires, portées et gérées par les étudiants et pour les étudiants, mais pas seulement ! Véritables lieux de vie, espaces d’échanges et de solidarité, les AGORAé sont développées pour lutter contre la précarité, améliorer les conditions de vie des étudiants et ainsi favoriser leur réussite dans l’enseignement supérieur. Il en existe aujourd’hui quatorze en France.
Chaque AGORAé se compose :
– d’un lieu de vie ouvert à tous avec des activités organisées et des conseils sur la vie quotidienne, les vacances, les droits, etc.
– d’une épicerie solidaire accessible sur critères sociaux avec des produits alimentaires, d’entretien ou encore des fournitures scolaires à des prix très avantageux (entre 10 % et 30 % du prix usuel).
Ces structures sont gérées au niveau local par des fédérations volontaires d’étudiants, administratrices du réseau de la Fédération des Associations Générales Étudiantes (FAGE) , elles sont accompagnées par les équipes nationales ainsi que par des jeunes en service civique. Ils permettent de créer un riche partenariat entre différents acteurs : étudiants, universités, pouvoirs publics, services civiques, fournisseurs, entreprises, etc. Solidarité, citoyenneté et engagement sont les valeurs fondamentales développées par ces projets qui permettent de répondre aux besoins des étudiants et de favoriser le lien social.
Zoom sur l’AGORAé à l’Université Claude Bernard Lyon 1
Sur le campus de la Doua, une AGORAé a vu le jour il y a presque six ans. Aujourd’hui, elle est portée par le Groupement des Associations et Élus Étudiants, Indépendant et Solidaire (GAELIS) de Lyon et gérée par un vice-président, deux jeunes en service civique et des étudiants chargés de mission. Son fonctionnement est aussi permis grâce à des bénévoles et certains bénéficiaires, ce qui crée de ce fait une organisation collaborative et participative. Céline, la Présidente de GAELIS nous a présenté les différentes activités et animations proposées à tous les étudiants. Cela va du blind test, au tournoi de jeux-vidéos en passant par un vide-dressing et des ateliers « bien manger à bas prix » ou encore « cuisiner au micro-ondes ». Un service de « panier de légumes » à 3 € est également proposé ainsi que des offres culturelles et sportives à tarif réduit.
Témoignage de Lucas, en service civique :
« Les objectifs principaux sont vraiment de lutter contre la précarité, la solitude et de créer du lien social. Les bénéficiaires trouvent ici un soutien, des rencontres, des échanges. Ils peuvent poser des questions, discuter, des amitiés se créent et certains se retrouvent même pour faire leurs achats ensemble ! Ce qui est le plus marquant est la richesse créée par la diversité des personnes et des échanges, on retrouve un côté humain que l’on a tendance à perdre, cela fait du bien à tout le monde. Et faire ses courses devient tout autre chose ! ».
De quoi nous inspirer pour nos prochains achats…
Aurélie Escoffier
Article issu des pages Ils font Lyon autrement du TVB 12