Depuis longtemps les mutilations génitales féminines pratiquées dans certains pays ont concerné les organisations de santé comme l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Depuis 2001, le Soudan a commencé à prendre des mesures pour abolir cette pratique nuisible à la santé physique et mentale des femmes. Enfin, le 22 avril dernier, le gouvernement de transition a criminalisé les mutilations génitales féminines et l’excision (MGF/E).
Cependant, la pratique sociale des MGF a des racines culturelles et historiques profondes, ainsi que des liens avec la pratique religieuse. Avec le temps, les MGF sont devenues une norme sociale et une forme de croyance sur la manière dont les individus dans la communauté doivent se comporter. Ainsi, lorsqu’une norme sociale, telle que les MGF, est en place, les familles et les individus s’engagent dans la pratique parce qu’ils pensent que c’est ce qu’on attend d’eux et que c’est ce qui prévaut. Les normes sociales sont difficiles à changer et sont souvent résistantes à la logique et rationalité.
Toutefois, l’initiative Saleema, un programme soudanais soutenu par le gouvernement et qui reçoit une assistance technique et financière de l’UNICEF pour la protection des filles contre les MGF, a constaté qu’en proposant un récit différent sur le corps féminin, on peut changer les comportements. Cette organisation s’engage dans des dialogues sociaux et fournit des modèles montrant que les filles non excisées sont socialement acceptables. La norme est en train de changer. Désormais, une fille non excisée est associée au mot Saleema, qui signifie « rester entier » et « donnée par Dieu ». L’objectif est que cette nouvelle norme soit largement acceptée au sein de la culture nationale et représente la croissance et le progrès de la société soudanaise.
EB
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