Du 2 au 11 octobre se tient l’expo-vente d’art haïtien de l’association Lyon-Haïti partenariats (LHP) dans la chapelle de Anse. Paul et Maguy Vermande, le couple à l’origine de l’association, nous ont accueillis. C’est au détour d’une petit rue d’Anse, au cœur d’une chapelle du Xe siècle, qu’ils avaient installés les œuvres de leur collection privée destinées à la vente. Les fonds recueillis durant cette vente serviront à financer les nombreux projets de l’association.
Un projet solidaire et progressiste
Au milieu des œuvres en vente, des affiches présentent les projets qui animent l’association. Depuis sa création en 2011, Lyon-Haïti partenariats a déjà beaucoup beaucoup agi et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Parmi leurs projets deux ressortent : Contribution à la Modernisation du Service Éducatif Haïtien (COMOSEH), changement climatique (ChangeClim-LHP). Par ces deux projets Lyon-Haïti partenariats montre l’aspect global de son investissement à Haïti.
L’aide est pensée au futur, tournée vers le progrès et la modernisation ce qui témoigne de la confiance qu’ont les membres de l’association en le potentiel d’Haïti. Paul Vermande, chimiste à la retraite ayant longtemps travaillé à Haïti, nous confine “ Investir afin de moderniser les infrastructures du pays c’est donc offrir aux haïtiens la possibilités de découvrir leurs talents”.
Œuvrant main dans la main avec des associations locales, créées bien avant la leur, LHP privilégie les relations directes, sur le terrain et de manière indépendante. A la question des financements, Paul nous explique “Nous répondons à des appels à projets” , à cela s’ajoute les dons de privés et les fonds collectés par les événements organisés par l’association, comme cette exposition. “C’est vous qui nous permettez d’atteindre un objectif qu’on s’était fixé” dit Maguy Vermande à un couple qui vient tout juste d’acquérir une table remarquable en racine d’acajou. Chacun à son échelle contribue à aider l’association.
Faire découvrir Haïti au delà des médias
A l’image de cette table vendue, les œuvres présentent au sein de l’exposition dénotent de l’idée qu’on se fait généralement d’Haïti. Aucune photo des drames ayant frappé le pays n’est présente dans la pièce. Les œuvres sont colorées, pleines de vie et d’histoires. “Sensibiliser et informer” est le cœur de l’événement pour Mireille Paryart, adhérente active de l’association et responsable de la section littérature de l’exposition. Pour elle, il est important de parler d’Haïti car la plupart des gens “ne savent pas la situer sur la carte et ne connaissent son nom qu’à cause du séisme”. Sur une petite table nappée de rouge, elle nous présente ces auteurs favoris et la profondeur de leurs récits. Jacques Roumains, Yanick Lahens, René Depestre… Tous fondent ce qu’est la littérature haïtienne aujourd’hui.
Le Boss Métal, un art typiquement Haïtien
On trouve aussi beaucoup de peintures exposées pour l’occasion. Les styles se mélangent et cohabitent paisiblement, chacune avec son histoire. Une seule dénote, c’est un portrait d’homme, “on ressent bien toute la douleur de l’artiste” pour reprendre les propos de Paul. Il s’agit d’un portrait peint par Mario Benjamin, peintre haïtien, qui transmet la douleur et la complexité à la fois de l’artiste mais également du pays. Sur le mur d’en face des sculptures en métal attirent notre attention, elles sont faites à partir de fûts en métal découpés. C’est ce qu’on appelle le Boss Métal, un art typiquement Haïtien. Une belle façon de financer des projets plein de sens.
Maryam Hamdadi