En Haute-Savoie, la ville d’Annecy a annoncé l’installation de distributeurs gratuits de serviettes hygiéniques et de tampons pour lutter contre la précarité menstruelle. Dix distributeurs ont d’ores et déjà été installés. Une initiative qui sera reprise à l’échelon national pour les étudiants à la rentrée 2021.
Annecy, avec ses 130 000 habitants, est la première grande ville française à mettre en place des distributeurs gratuits de protections menstruelles. Des serviettes hygiéniques et des tampons bio et sans agent toxique sont ainsi proposés sur le site de l’Université Savoie Mont-Blanc, au Bureau information jeunesse et dans une des antennes de la mission locale.
8.000 euros d’investissement
En France, c’est la première fois qu’une collectivité finance entièrement la mise à disposition de protections périodiques. Un investissement de 8.000 euros pour la ville d’Annecy pour quatre mois. Si les distributeurs eux-mêmes sont fournis gratuitement par une entreprise, la collectivité prend en charge leur installation et le coût des recharges. Une « phase de test » selon le maire adjoint chargé de la jeunesse Guillaume Tatu, qui précise que l’expérience pourra être étendue. Pour l’instant, ce sont dix distributeurs qui ont été installés sur le territoire, ce qui va permettre de fournir des protections hygiéniques à près de 3.500 femmes pour quatre mois.
Avec cette initiative, la collectivité vise notamment les jeunes femmes en situation de précarité, alors que le contexte sanitaire a renforcé la précarité menstruelle, estime Guillaume Tatu. Une « injustice sociale » pour l’élu écologiste qui considère ces protections comme des « produits de première nécessité ». Une initiative que les élus écologistes aimeraient voir portée nationalement, alors que la Fédération des associations générales étudiantes a publié en février dernier une étude dévoilant que près de 33 % des étudiantes ont besoin d’une aide financière pour acheter des protections hygiénique.
Des distributeurs dans tous les campus de France
Dans le cadre de la lutte contre la précarité des jeunes, la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, sous les conseils de l’association Règles élémentaires, a annoncé l’installation de distributeurs de protection hygiéniques (serviettes et tampons) dans les résidences universitaires des Crous et les services de santé universitaires. A la rentrée 2021, 1 500 distributeurs devraient êtres installés pour un coût de 15 millions d’euros par an.
Des collectes dans le Grand Lyon
Par ailleurs, la Métropole de Lyon , en partenariat avec Règles élémentaires, organise une collecte de protections périodiques destinées aux femmes en difficulté, du 8 mars au 28 mai. Des boîtes à don sont disposées sur l’ensemble du territoire métropolitain pour récupérer des produits d’hygiène, si possible écolos (serviettes lavables, cup, culottes menstruelles, etc.). Ces produits d’hygiène seront ensuite récupérés et redistribués à des associations en contact direct avec des femmes en situation de précarité comme le Foyer Notre-Dame des sans-abris, les Restos du coeur, Habitat et Humanisme Rhône ou encore le Secours populaire.
Retrouvez la liste des points de collecte sur toute la France en cliquant ici .
Mathilde Amen
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