Surplombant la ville de Bordeaux, Le Rocher de Palmer est un lieu culturel renommé pour la qualité de sa programmation artistique. Cet espace offre un coworking ouvert à tous. L’objectif : rompre la solitude et mettre à disposition du matériel informatique et audiovisuel aux citoyens, quelle que soit leur activité. Rencontre avec une de ses coworkeuses : Elodie Caillaud.
Un coworking dans un espace de culture emblématique
Au cœur du parc de Palmer à Cenon, à une quinzaine de minutes de Bordeaux, se dessine une structure métallique de couleur rouge, atypique et imposante. Le Rocher de Palmer abrite également deux espaces de travail qui fourmillent. Une pépinière, incubateur entrepreneurial, en lien avec le domaine de la culture, et un coworking ouvert à tous. Nommé « Le Forum du Rocher », ce coworking, espace de travail partagé, compte 9 places en flex-office. Aujourd’hui, il compte 25 coworkers de tous horizons se partageant l’espace, via un système de réservation. Cette initiative est soutenue par des fonds de l’Union Européenne, de la région, de la municipalité et de partenaires associatifs. La coordination des 2 espaces se réalise grâce à François Friquet, responsable des dispositifs d’accompagnement et des projets de coopération.
Une intégration chaleureuse des coworkers
Découvert par hasard à la suite d’un concert sur place, Elodie Caillaud, jeune maman et entrepreneure, tente l’aventure de rejoindre ce réseau il y a 4 ans. L’expérience en est plus que satisfaisante. Flexibilité, échanges, et enrichissement mutuel entre les professionnels sont les valeurs communes. Cerise sur le gâteau, chaque nouveau coworker a le privilège d’une visite du site dans sa totalité et d’un portrait sur le site Internet. « C’est une chance de voir tout le lieu culturel et ses coulisses ! », s’exclame Elodie Caillaud, accompagnatrice en santé, qualité de vie globale et au travail, et instructrice en méditation de pleine conscience.
Aussi, la chargée de mission coworking formation et conseillère professionnelle, Mélanie Bottier, organise des temps collectifs et des événements pour promouvoir les entrepreneurs et maintenir une cohésion. Par exemple, des afterworks, ouverts au public, sont organisés dans cet espace culturel. Ils offrent l’occasion aux coworkers d’une mise en avant de leurs talents et de leurs compétences : performance artistique, apéritif et prestations gustatives, ateliers menés par les coworkers en lien avec leurs activités.
Un réseau de coworkers qui s’enrichit mutuellement de par leurs différences
« Il y a une diversité de professionnels, et en même temps une grande cohésion. Nous nous donnons du lien. Au déjeuner, nous échangeons sur nos réussites et nos difficultés », confie Elodie. « Nous nous enrichissons mutuellement. Par exemple, une musicienne me confiait sa recherche d’équilibre au quotidien : entre la gestion administrative nécessaire à son entreprise et la création de ses propres compositions, cœur de son métier. » Dilemme de tout entrepreneur. « Ça m’apporte de la réassurance, car dans un environnement complètement différent, les problématiques entrepreneuriales sont les mêmes, dont la gestion de son temps et la solitude. », révèle-t-elle.
Ici, c’est aussi, créer du lien, une bouffée d’air frais et tout simplement échanger. Cependant, le turn-over constitue une limite. « Nous créons un lien fort, et parfois, il est éphémère, hélas », affirme-t-elle. Une limite plus matérielle est aussi celle de s’isoler pour des visioconférences. Elle nécessite un espace fermé (accessible ponctuellement) et la bienveillance de tous quant aux respects du silence, pour une énergie de travail efficiente. Ce qui est respecté.
L’ouverture vers la culture, créativité et liens décuplés
« Au-delà du coworking, j’ai beaucoup aimé l’ouverture vers la culture, ça m’apporte de nouvelles idées. Et c’est même nécessaire pour ma propre santé et qualité de vie. », souligne-t-elle.
Pour cette instructrice en méditation pleine conscience, coworker, c’est aussi une expérience d’ouverture du cœur. Concrètement, cela se traduit en se rapprochant des autres et en ouvrant un lien par une action. Par exemple, initier le déjeuner avec d’autres membres du coworking. C’est aussi, prendre du recul dans ses relations, et de ne pas prendre pour soi la réaction d’un autre coworker, par exemple. « Car entreprendre, c’est aussi une tension dans le quotidien et parfois, une personne peut tout simplement être stressée. », précise Elodie Caillaud.
Pour elle, avoir une interaction de qualité nécessite d’être dans le moment présent, en équilibre sur trois niveaux. Tout d’abord, l’attentionnel, je me replace dans mon corps. Ensuite le relationnel : je m’ouvre et j’entre en relation avec l’autre. Enfin, le situationnel, je partage des situations, je suis au présent, ici et maintenant, pour mieux impacter le futur.
Jehanne Essa