Guetty Long est une artiste peintre et graveur. Elle a montré ses œuvres dans près de de 300 expositions personnelles, au public de nombreuses villes et pays. Elle a eu un choc lors de la mort de son père. Ce dernier, le Dr Long, aussi appelé le médecin des pauvres, résistant pendant la Seconde guerre mondiale, a été assassiné sous l’occupation allemande en 1943. Nous l’avons interrogée dans le but de comprendre pourquoi et comment elle a réussi à atteindre une forme de résilience.
Guetty a consacré son existence à l’art et à la mémoire de son père. Depuis ses 8 ans, où elle vit le choc de sa perte (et la découverte de son engagement résistant), elle s’est employée à mettre un bout de l’histoire de sa famille dans chaque réalisation de sa vie.
Qu’est-ce que la résilience ?
Pour Guetty, la résilience est une renaissance, un renouveau. Elle décrit ce terme comme une invention, une sorte de seconde vie dans laquelle nous prenons conscience que nous n’en avons qu’une. Elle nous confie que la résilience, c’est s’installer en soi-même pour pouvoir conscientiser et analyser sans jugement son traumatisme. « Éviter le jugement, c’est la seule façon de pouvoir accepter l’inacceptable » nous lance-t-elle.
» Je suis passée du statut de victime à celui de témoin »
Guetty Long a eu besoin de temps pour se remettre du traumatisme. Le chemin a été long pour accepter les différentes épreuves de sa vie. Elle a dû effacer toute la haine et la tristesse et se faire aider pour cela. L’amitié, la psychanalyse, son amour pour l’humanité et l’exemple de la force de son père l’ont aidée. « Je suis passée du statut de victime à témoin » nous disait-elle, en nous expliquant comment elle a changé son regard sur le monde et son investissement dans la vie.
Elle explique également que la peinture et les rêves ont été pour elle une forme de thérapie. Cela lui a permis de mieux se comprendre elle-même en échappant à une certaine réalité. « Sur une page blanche, on peut dire tous ses rêves et les partager » nous livrait-elle, en nous passant de jolis messages joyeux. Nous lui avons demandé si elle pensait que son père serait fier d’elle aujourd’hui, ce à quoi elle nous a répondu « je pense qu’il ne serait pas mécontent de mon travail ».
La classe de seconde 2 du Lycée St Vincent de Paul de Nîmes