Ce lundi 19 décembre, les États réunis la COP15 biodiversité à Montréal au Canada ont conclu un accord historique en faveur de la biodiversité. Durant cette séance plénière, le rôle indispensable de la biodiversité et de ses ressources pour l’humanité a été mis en avant.
Les différents pays se sont accordés sur plusieurs points principaux. Les signataires se sont engagés pour un objectif “30×30”, c’est-à-dire protéger 30 % des zones terrestres et maritimes de la planète d’ici à 2030. Ils se sont également entendus pour tripler le budget consacré à la protection de la biodiversité et à sa restauration de 10 milliards à 30 milliards de dollars de crédit par an. Les États sont aussi convenus de l’importance d’identifier les investissements nocifs à la biodiversité et de le faire cesser via des réformes d’ici à 2030. Fait notable, notamment apprécié la France, cet accord prévoit de réduire d’au moins 50 % les risques liés aux pesticides. Un plus juste partage des bénéfices issus des ressources des pays en développement par les entreprises des pays du Nord a également été mis en avant et sera discuté plus en profondeur lors de la COP16 qui se déroulera en Turquie.
L’accord Kunming-Montréal (Kunming étant la ville chinoise qui devait accueillir la COP15 à l’origine) a été voté, sous la présidence de la Chine, par plus de 190 États. Certains pays, comme la République démocratique du Congo, étaient, durant le débat, défavorables à cet accord : les pays du Sud étant les premières victimes de la perte de biodiversité causée par l’activité humaine, ceux-ci réclamaient un soutien de la part des pays du Nord à hauteur de 100 milliards de dollars par an. Malgré le refus de cette requête, les droits des peuples autochtones ainsi que leur rôle dans la conservation de la biodiversité ont bel et bien été reconnus.
Il est important de noter que peu d’objectifs pour 2030 sont chiffrés et qu’aucune mention n’est faite à l’élevage ou à la qualité des aires protégées. Mais cet accord, si respecté, reste historique, puisqu’aujourd’hui, seulement 17 % des terres et 8 % des mers sont protégées. La création d’aires protégées sur 30 % de la planète a été comparée à l’objectif des accords de Paris de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Dès 2023, la France doit rédiger une nouvelle feuille de route pour le pays sur la biodiversité.
Zoé Ferreira