Mardi 17 janvier, l’Assemblée nationale a adopté, à la majorité absolue, une résolution invitant le Gouvernement à défendre un moratoire contre l’exploitation minière des fonds marins.
Grâce à ce texte voté par les parlementaires à 215 voix favorables contre 56 défavorables, la France se prononce, sur la scène internationale, contre l’édiction du code minier ainsi que la délivrance de permis d’exploitation. Elle rejoint donc le groupe des 11 autres pays en faveur du moratoire qui vise à « mettre en pause » l’exploitation des fonds marins.
Concrètement, ce moratoire demande de repousser l’exploitation minière tant que les recherches scientifiques n’auront pas « démontré que l’activité extractive peut être entreprise sans dégrader les écosystèmes marins et sans perte de biodiversité marine. » Mais la France pourrait aller « plus loin ». Lors de la COP27, le président Emmanuel Macron s’était dit en faveur de l’interdiction totale de l’exploitation minière des fonds marins.
Les dangers du deep sea mining
La France possède la 2e plus grande surface maritime au monde après les États-Unis, mais tout n’est pas gagné. L’enjeu est désormais de convaincre le plus de pays possible à rejoindre ce moratoire. C’est une belle victoire pour les fonds marins mais aussi pour la mobilisation citoyenne puisque cela fait des mois que les ONG, scientifiques et activistes bataillent pour mettre en lumière le deep sea mining et ses dangers.
En effet, si l’impact de l’industrie extractive sur les fonds marins est encore très peu connu, les scientifiques tendent à croire que celle-ci aurait des conséquences dramatiques et irréversibles.
La pollution lumineuse, sonore et matérielle de cette activité inquiète les défenseurs de l’environnement qui alarment sur les risques pour les écosystèmes et la biodiversité de ces zones. De plus, il est possible que l’extraction minière perturbe le rôle des océans, puits de carbone, dans la régulation du climat.
Zoé Ferreira