Dans son classement européen 30 under 30, Forbes distingue les jeunes entrepreneurs les plus innovants d’Europe. Lundi dernier, le magazine américain recensait 300 jeunes de moins de trente ans, repérés comme potentiels futurs leaders dans leurs domaines. Et sur les 27 français sélectionnés, 9 ont été distingués dans la catégorie « Entrepreneur social », une fierté tricolore.
Si le Royaume-Uni s’est lui distingué dans le secteur « Technologie », la France se démarque elle dans le secteur du « Social business » alliant réussite économique de l’entreprise et innovations sociales. Cette nouvelle vision de l’entrepreneuriat social, née dans les années 1990 aux Etats-Unis, connaît un fort développement dans l’hexagone essentiellement à partir de 2008 et le début de la crise. Le concept est simple et la forme juridique choisie importe peu, l’unique principe est d’allier viabilité économique et impact social, sociétal ou environnemental.
Ainsi, le monde de l’entreprise se saisit également des problématiques de service public et de gestion environnementale et tente à sa façon de combler les lacunes existantes. Que ce soit en réinvestissant leurs profits financiers dans un objectif social ou écologique, de la gouvernance participative favorisant l’emploi ou tout autre forme altruiste de « faire du business », le moteur principal d’un entrepreneur social doit rester la cause sociale avant la recherche de bénéfices. Et le modèle économique séduit de plus en plus d’associations, parfois dépourvues de subventions, qui souhaitent ainsi garantir leur indépendance.
Dans sa catégorie « Entrepreneurs sociaux, utiliser les outils du business pour résoudre les problèmes du monde », Forbes a donc distingué neuf français sur trente lauréats. Et les heureux gagnants sont :
Christian Vanziette, 29 ans, cofondateur de MakeSense, un réseau de 25 000 membres dans une centaine de villes réparties dans 45 pays pour aider les entrepreneurs sociaux à réaliser leurs défis et les volontaires à trouver une cause à laquelle contribuer.
Pierre Dubuc, cofondateur du site Openclassroom un site de formations gratuites en ligne qui accueille aujourd’hui environ 3 millions d’étudiants par mois. Initié à ses douze ans avec son ami Mathieu Debra âgé de treize ans à l’époque, Pierre Dubuc est aujourd’hui à l’âge de 27 ans à la tête d’un des plus gros réseaux de formations en ligne.
Paul Duan, 23 ans, cofondateur de Bayes impact, une société privée qui met le data (collection de données informatiques) au service des services publics. Il a ainsi aidé le gouvernement américain dans la gestion des vétérans de guerre et leurs reconversions, en permettant de cibler les formations et opportunités d’emplois d’environ 21 millions de vétérans. Il devrait désormais s’attaquer aux problématiques de recherche d’emploi en France…
Clémentine Chambon, 23 ans, cofondatrice d’Oorja, doctorante en ingénierie chimique et à l’origine de la découverte de création d’électricité à base de « mini-plantes » issues des déchets des fermes indiennes. Les entrepreneurs locaux vont distribuer son invention et permettre à environ 400 millions d’indiens issus de communautés rurales isolées d’accéder à l’énergie.
Amélie Mariage, 24 ans et son amie espagnole Miriam Reyes 29 ans qui ont développé une application d’apprentissage visuel destinée aux autistes.
Sarah Toumi, 28 ans, française d’origine tunisienne qui lutte contre la désertification des terres tunisiennes avec sa coopérative Acacias for all. Elle recrute les femmes des fermes autour des zones de sécheresse pour planter des milliers d’acacias. En reforestant la zone, Acacias for all produit également de l’huile de Moringa issue des acacias qui est ensuite revendue et permet la survie de la communauté.
Joséphine Goube, 27 ans, directrice des partenariats à Migreat, une plateforme d’aide aux migrants.
Nathanael Molle, 29 ans, cofondateur de Singa un kit d’insertion dans la vie économique française pour les réfugiés.
Régis Pradal, 28 ans, confondateur de InternsGoPro, créateur associé du premier label européen pour des stages de qualité, en instaurant des standards internationaux dans l’évaluation des employeurs de stagiaires. InternsGoPro aurait ainsi aidé environ 30 000 étudiants à trouver un stage qualifié.
Cette nouvelle pleine de fraîcheur, de jeunesse et d’innovation nous arrive comme un vent frais nous prouvant que demain peut devenir meilleur qu’aujourd’hui et que certains luttent encore pour cela, bravo à eux.
Laurianne Ploix
Retour vers la catégorie : Société