Nous avons rencontré Annabelle Roch, la fondatrice de l’école Atys de la Croix-Rousse qui accueille les jeunes porteurs d’autisme pour un accueil à la fois pédagogique et thérapeutique.
Il y a 5 ans, la jeune femme diplômée du conservatoire revient d’Argentine, le pays de Benezon, père de la musicothérapie, où elle s’est formée à l’accompagnement thérapeutique grâce à la musique et à la méthode ABA pour Applied Behaviour Analysis. Sensibilisée à la cause autiste de par son histoire familiale, elle utilise aujourd’hui continuellement cette méthode comportementale en mêlant à la fois les renforçateurs, l’enseignement structuré dit « à table » et l’enseignement incidental, plus ludique, qu’elle nourrit par les médecines douces, dont sa spécialité la musicothérapie mais aussi en travaillant avec des collègues sur l’art-thérapie, l’ergothérapie ou encore l’équithérapie (avec les chevaux).
Le but de cette école pas comme les autres, qui trône sur le plateau croix-roussien, est de » proposer une alternative privée à des systèmes scolaires publics parfois trop exigeants pour certains et pas simple à gérer pour les parents « confie la jeune femme. « On propose souvent un accompagnement de quelques heures seulement à l’école traditionnelle ou en classes d’inclusion, et tous n’arrivent pas à atteindre le niveau nécessaire pour poursuivre une scolarité publique ou rejoindre un IME ou un institut spécialisé. De plus, à l‘école Atys nous les prenons en charge à plein temps, ou à mi-temps selon les activités de l’enfant, et nous regroupons dans un seul et même lieu l’enseignement et le soin grâce aux médecines douces qui font partie intégrante de notre programme. C’est beaucoup plus simple ainsi pour les parents « poursuit Annabelle. Et en incluant des thérapies douces, la musicothérapeute constate des progrès plus qu’encourageants. » Parmi nos élèves de 2016, notre première année, deux enfants de 4 ans ont réussi à prononcer des mots puis des phrases par mimétisme et c’est très bien à cet âge-là avec cet handicap-là. Et toutes nos séances se terminent par des moments de relaxation. On les note beaucoup plus apaisés de manière générale. En fait, comme nos exercices sont ludiques, ils sont plus motivés et petit à petit ils apprennent sans s’en rendre compte. Nous sommes dans le concret, nous souhaitons voir des évolutions réelles en développant à tout prix leurs capacités à communiquer. » se félicite-t-elle.
En France, 80 % des enfants atteints de troubles du spectre autistique (TSA) ne sont pas scolarisés. Une prise en charge partielle et non adaptée revient à environ 2 500 € par mois et par enfant (1). La petite association lyonnaise propose elle une solution libérale complète et à coût relativement réduit par rapport aux soins habituels : compter 850 € par mois pour un temps plein. Une solution intéressante pour ces personnes touchées par ce « trouble envahissant du développement qui affecte les fonctions cérébrales » comme le décrit l’OMS et qui touche 1 naissance sur 100 en France.
Laurianne Ploix
La solution proposée : rendre ludique, complet, simplifié et comportemental l’accompagnement scolaire des jeunes porteurs d’autisme.
(1) http://www.vaincrelautisme.org/content/l-autisme-en-chiffres-cles
Plus d’infos : http://www.ecoleatys.com/