Zero Barrier est un dispositif créé par Pierre Hoerter, président de la SCIC Solivers, qui propose aux entreprises spécialisées dans l’insertion professionnelle un système permettant aux employés d’obtenir des titres de certification. Un moyen de mieux appréhender le monde du travail pour ceux mis en marge de la société. Nous avons échangé avec Jean-Christophe Guidollet, chargé du développement sur la région AURA, qui nous a éclairé sur le sujet.
Les statistiques données par l’INSEE indiquaient, pour le dernier trimestre de 2018, que le chômage en France était constitué à 18,6 % par les jeunes âgés de 15 à 24 ans. Un pourcentage largement supérieur, en comparaison, à celui de la catégorie des 25/49 ans et à celui des plus de 50 ans, qui équivalaient respectivement à 8 et 6,1 % pour la même période. Ces difficultés rencontrées par les demandeurs d’emploi découlent, entre autres, du niveau de qualification demandé par les entreprises.
Des exigences d’autant plus complexes pour les jeunes en décrochage scolaire mais aussi pour les personnes en situation de handicap ou les migrants, c’est-à-dire une partie de la population généralement mise à l’écart. Avec la volonté d’inverser cette tendance et de faciliter leur insertion dans le monde du travail, le dispositif Formation en situation de travail (FEST) a été mis au point par la Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP). Cette méthode d’apprentissage a pour objectif d’apporter des compétences et des connaissances aux personnes en situation de réinsertion, mais avec la particularité qu’elles exercent, dans le même temps, un métier.
C’est pourquoi Pierre Hoerter, sensible aux questions sociales et plus particulièrement à la place attribuée au public dit « fragile », a créé Zero Barrier il y a maintenant 5 ans, avec l’objectif de d’apporter un complément à ce type de solution.
Un projet totalement dévoué à l’insertion professionnelle
Avec ce dispositif, Zero Barrier a l’ambition de valoriser les compétences et connaissances des salariés d’entreprises liées au système FEST en leur permet tant d’obtenir des titres de certification inscrits au RNCP. Sa singularité repose sur deux aspects : les différents titres de certification qu’il est possible d’obtenir, ainsi que l’outil numérique proposé.
En effet, afin de délivrer des titres reconnus par l’État, Zero Barrier a tout d’abord entrepris le travail de lister les compétences nécessaires à la validation de chaque titre de certification en fonction du secteur d’activité visé. Ainsi, les chefs d’équipe des structures, c’est-à-dire les encadrants techniques qui ont pour rôle de former leurs employés peuvent, grâce à ces différentes grilles d’évaluation établies par Zero Barrier, suivre leurs apprenants. Au fur et à mesure, les chefs techniques valident les compétences acquises, avec à la clé pour l’employé l’obtention d’un titre allant jusqu’au CAP, soit au niveau V de certification (le niveau I correspondant au master et au doctorat).
Un outil numérique adapté à la modernité technologique
Pour faciliter le suivi de l’évolution de l’apprenant, une plateforme est mise à disposition. Elle permet à la fois au chef d’équipe et à son apprenant de suivre ce qui a été et ce qu’il reste à valider. L’apprenant a également accès à des didacticiels, leçons sous forme de vidéos pour apprendre ou réviser. La plateforme est donc à la fois un moyen pour l’encadrant technique de la structure de valider les compétences et un outil de travail pour l’apprenant.
Aujourd’hui, le dispositif Zero Barrier, d’abord introduit en Alsace, a réussi à s’implanter dans plusieurs villes de l’Hexagone et se développe depuis peu à Lyon. Concentré sur sept secteurs d’activités, allant des métiers de la gastronomie à ceux spécialisés dans le commerce en passant par l’entretien des espaces verts, il met en lumière les solutions qui existent pour redonner confiance et assurance aux personnes éloignées du monde professionnel.
Marie Pouchol
Crédit photo: Zero Barrier
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